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Journal d'un anarchiste.

#Besançon : Faut pas nous prendre pour des cons

La rassemblement de ce samedi 1er septembre à réuni entre 250 et 300 bisontin.e.s.

De nombreuses prises de paroles ont eues lieu, j'ai lu le texte que j'ai écrit un peu tous les soirs de la semaine après le boulot et que j'ai fini d'écrire quelques minutes seulement avant le début du rassemblement. J'avais un trac énorme devant autant de gens, je n'ai pas l'habitude, j'estime ne pas être un orateur de qualité, mon talent c'est l'écriture.

Si j'ai voulu prendre le risque de m'exposer comme ça, c'est sincèrement parce que j'estimais qu'il en était de mon devoir en tant qu'écriveron. Défendre les plus fragiles, les opprimé.e.s, je le fais depuis très jeune. Déjà dans la cour de récré, lorsque tout le monde se montait contre un.e élève, je me rangeait directement de son côté, ce qui cassait l'effet de groupe, et comme j'ai toujours été assez carré, les autres finissaient par accepter l'autre. C'est les rares cas où j'utilisais ma force, l'iniquité m'ayant toujours révolté. Ce n'est pas inné, c'est le résultat de terribles injustices que j'ai subi depuis ma naissance.

Ma grand-mère adoptive, me l'a redit récemment, j'ai toujours eu horreur des situations injustes. Je connais trop ça, je ne peux accepter que l'un.e de mes semblables souffrent, cela m'est insupportable. Ça me met dans une telle colère que parfois je m'inquiète de moi même...

Parallèlement je souffre d'un syndrome anxio-dépressif, j'ai une reconnaissance de travailleur handicapé dans le milieu ordinaire. C'est invalidant, souvent quand on parle aux gens de handicap, ils visualisent une personne en fauteuil roulant. Oui ça existe et c'est extrêmement invalidant pour ces personnes, qui n'ont pas un bon accès à pleins d'endroits, sans compter avec la nouvelle Loi ELAN, qui va réduire la part de logements accessibles aux personnes à mobilité réduite, actuellement de 100% dans le neuf, à ..... 10% !

Seulement, saviez-vous que la majorité des handicaps ne sont pas visibles de prime-abord ? Car nous faisons des efforts surhumains pour tenter de dissimuler le plus possible notre/nos pathologie.s, afin de paraître le plus normal possible. C'est triste me direz-vous, soyez vous-mêmes...etc mais ça c'est facile à dire quand on n'est pas dans la situation, quand on ne se sent pas observé, que des gens ne nous trouvent pas chelou à cause de notre différence, quand on n'est pas déprimé au point de ne pas pouvoir se lever pour aller au boulot malgré le réveil qui sonne, nos obligations en tant que salarié.e, ce qui nous fait davantage culpabiliser, nous fait nous sentir une merde... On ne peut pas comprendre.

Pour ma part, le militantisme a été une véritable révélation. Lorsqu'en 2006, j'étais au lycée professionnel Condé, qu'a éclaté la lutte contre le CPE (contrat première embauche), qui était un contrat très précarisant pour les jeunes, j'ai trouvé quelque chose qui me plaisait, des idées et des valeurs que je partageais, des gens avec qui les partager. Dès lors ma vie a complètement changée. J'ai pris la décision de vouer ma vie s'il le faut à la cause qui m'est si chère : l'établissement de la justice sociale pour tou.te.s !

Je n'ai eu de cesse de barouder un peu partout en France, ici pour aider des migrant.e.s, là pour soigner des blessés lors d'un contre-sommet très célèbre... J'ai rencontré et discuté avec des centaines de personnes ces 12 dernières années. Je suis toujours revenu à Besançon, ma ville natale, car il n'y a qu'ici que je me sens chez moi, j'aime cette ville. Les gens sont sympas, la vie pas trop cher pour un travailleur. C'est une ville à taille humaine, très verte, à l'architecture non-prétentieuse et qui justement n'a rien à envier à une ville comme Dijon, trop dorée à mon goût.

Pour en revenir à la mobilisation, nous ne comptons pas en rester là, le nouvel arrêté est une fumisterie de plus du maire, qui, décidément, nous prends vraiment pour des imbéciles.

Je ne vais pas épiloguer la dessus, on comprend très vite qu'elle type de population est visée par cet arrêté, il nous enfume en jouant sur les mots comme si nous étions des idiots, mais nous ne marchons pas !

Qu'entend-il par "que cette occupation soit accompagnée ou non de sollicitations des passants" ; si je le prends au mot, alors bye, bye, les types précaires que les ONG emploient et qui nous sollicitent de manière agressive pour donner des sous à tel ou tel d'entre-elles ?? Et en plus ils font ça Grande Rue, ça tombe à pic ! On va enfin avoir la paix ! C'est vrai c'est super gênant quand on se balade avec nos courses, nos nouvelles fringues, etc qu'on croise quelqu'un qui nous demande du fric pour les enfants qui meurent de faim !

Bien sûr, ce que je dis là est tout à fait cynique, mais pas plus que cette nouvelle mouture de l'arrêté anti-mendicité.

Restons mobilisé.e.s et vigilant.e.s, une autre date de rassemblement aura lieu prochainement.

Besançon ne laissera pas son maire, despote, salir et bafouer les valeurs de notre ville sans réagir !

 

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