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Journal d'un anarchiste.

Epoque tragique : Comment tenir le coup ?

Lors d'une discussion privée avec un jeune camarade, celui-ci m'a demandé comment est-ce que je fais pour tenir le coup dans le militantisme. Ayant senti un grand désespoir en lui, je l'ai réconforté et je lui ai expliqué ma vision des choses. Lui ayant vraiment fait du bien, je tiens à partager mon propos avec vous, mes chères/chers abonné.e.s.

S'engager dans le militantisme, même si cela est une très belle aventure, ce n'est pas pour autant une sinécure. Tout d'abord, il y a ce sentiment atroce et difficile à surmonter, le fait d'être extrêmement minoritaire, surtout à notre époque. Sur ce point je dirais qu'il ne faut pas perdre espoir, un petit groupe de gens engagés et réfléchis peuvent changer le monde. En histoire, surtout contemporaine, on observe que c'est une constance dans le système, des périodes révolutionnaires, des périodes de replis... On a oscillé entre la commune de Paris et la III ème République, entre Pétain et Jean Moulin... Les masses ne se bougent que rarement hélas, elles prennent bien souvent la direction/le parti de ceux qui les dirigent et prétendent les représenter. La lutte se joue souvent entre des militant.e.s progressistes et des militant.e.s réactionnaires, pro-capitalisme, la majorité prend souvent parti pour le plus fort courant des deux. Donc il ne faut pas attendre d'être des millions à militer, même si c'est ce qu'on aimerait. De plus, on n'est pas forcément au courant de tout ce qui se passe dans le monde, mais il y a beaucoup d'autres gens en lutte également pour le progrès, l'égalité et la justice sociale. Nous sommes isolé.e.s, d'autant plus avec les NTIC (nouvelles technologies de l'information et de la communication)  mais nous ne sommes pas seul pour autant. Même en France, où la léthargie est généralisée, des centaines de luttes sont en cours depuis l'an dernier au moins. Simplement, les médias n'en parlent pas ou peu.

Je dirais qu'il faut profiter de cette période difficile sur le plan des luttes en général, pour :

  1. S'occuper de nous-même, de nos propres problèmes...
  2. Nous instruire/cultiver, se mettre à jour pour parler en langage informatique.
  3. Continuer à nous rendre aux manifestations/rassemblements pour les causes qui nous paraissent justes.
  4. Cultiver nos réseaux de camaraderie, renforcer nos liens, avancer sur nos problématiques internes...
  5. Aider les nouvelles/nouveaux membres à se former un minimum politiquement.

Je dirais qu'il faut resserrer nos rangs, s'entraider entre nous au maximum, être bienveillant à l'égard du peu de camarades que nous avons. Personnellement je pratique l'entraide kropotkinienne. Qu'est ce que c'est ? Ça vient de Kropotkine, l'un de nos ancêtres anarchistes. Le principe : tu as besoin d'aide aujourd'hui, je peux te la fournir, quand j'aurai besoin d'aide et que tu pourras me la fournir, nous serons quitte. C'est aussi appelé le principe du tas de Kropotkine, on fait un tas avec tout ce dont on n'a pas besoin avec d'autres et chacun.e peut prendre ce dont il/elle manque. Par contre, depuis plusieurs années, je n'applique ce principe qu'à mes camarades, à défaut de ne pouvoir aider l'humanité entière, je préfère privilégier mes compagnons/compagnonnes avant tout. Aucun de nos camarades n'a jamais été à la rue à Besançon, nous avons toujours une place et/ou un couvert en+ quelque part pour les plus précaires qui ont parfois du mal à s'alimenter faute d'argent. Peut être que certain.e.s de vous me trouveront rude de pratiquer " les nôtres avant les autres ", mais rien n'empêche les personnes de nous rejoindre. De plus, certain.e.s de nos camarades organisent le  " Resto trottoir " chaque dernier dimanche du mois, afin que les personnes qui n'ont plus de sous puissent manger à leur faim. Rien ne vous empêche de les rejoindre pour participer.

Il ne faut surtout pas perdre espoir, jamais ! Tant qu'il y aura des injustices, il se dressera des  personnes pour les combattre, la lutte ne s'éteindra JAMAIS ! C'est normal aussi lorsqu'on milite d'être par moment frustré, épuisé, découragé, c'est pourquoi il faut se mesurer et prendre du temps pour soi. Il faut accepter de ne pas avoir de prise sur le monde, de ne pas pouvoir le changer seul. Il faut s'impliquer tout en gardant une certaine distance vitale pour notre santé mentale et physique. Ne pas faire/dire des choses que l'on ne peut pas assumer. Toujours se préserver soi.

Courage camarades ! LA LUTTE CONTINUE !!

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